Le candaulisme peut être positif pour certains couples selon les dernières études américaines

Un point sur les dernières études au sujet du candaulisme

Par Candaule le 29 avril 2019 4

Dans le climat politique américain actuel, le terme "cuck" ou cocu (abréviation de "cuckservative") est devenu une insulte à l’attention de la prétendue droite-conservatrice. Cette insulte est adressée à des hommes considérés comme passifs et émasculés. Le lien trouve ses racines dans le concept de cuckolding, ou le fait d’avoir un partenaire adultérin.

Mais, selon une étude récente de David Ley, Justin Lehmiller et l’écrivain Dan Savage, jouer avec des fantasmes candaulistes peut être une expérience à vivre véritablement positive pour de nombreux couples. Cela peut aussi devenir une petite faiblesse à laquelle on cède avec délice.

Les références au candaulisme apparaissent dans la littérature dès le 13ème siècle, généralement sous la forme de personnages masculins qui craignent que leur enfant n’ait été engendré par un autre homme lors d’un acte d’infidélité. Aujourd’hui, le candaulisme est devenu un puissant fantasme sexuel pour certains hommes, qui sont particulièrement stimulés à l’idée que leur partenaire vive une aventure avec quelqu’un d’autre. Précisons que si les femmes partagent également ce fantasme, elles sont moins nombreuses que les hommes.

« Ce fantasme existe depuis aussi longtemps que le mariage et la sexualité existent », affirme David Ley, dont le livre "Insatiable Wives" (Les femmes insatiables) traite du candaulisme dans les couples hétérosexuels.« Mais nous entendons de plus en plus parler de cela ces derniers temps, et de plus en plus de gens rejettent la stigmatisation sociale qu’engendre ce fantasme. »

En effet, les chiffres suggèrent que la pratique du candaulisme, ou du moins le fait d’y penser, est plus courant que vous ne pouvez l’imaginer. Pour son prochain livre, "Tell Me What You Want : The Science of Sexual Desire and How It Can Help Improve Your Sex Life," ("Dis-moi ce que tu veux : la science du désir sexuel et comment il peut aider à améliorer votre vie sexuelle"), Justin Lehmiller a mené une enquête auprès de milliers d’Américains. Cette étude a révélé que 58% des hommes et environ un tiers des femmes fantasmaient à l’idée d’une complicité candauliste.

"Les hommes sont plus nombreux à être habités de fantasmes candaulistes, et ils passent aussi plus souvent à l’acte - mais un certain nombre de femmes ont aussi ce type de fantasmes, ce qui souligne la nécessité de davantage de recherche centrée sur les désirs candaulistes d’origine féminine", a déclaré Justin Lehmiller.

Initialement considéré comme un phénomène hétérosexuel, il est également de plus en plus répandu chez les hommes homosexuels. "Je recevais déjà depuis longtemps des lettres de couples hétérosexuels concernant des aventures candaulistes (habituellement initiées par le mari), mais je n’avais aucune lettre de couples homosexuels avant que le mariage de personnes de mêmes sexes ne soit conséquent", a expliqué l’écrivain et activiste Dan Savage. Pour en savoir plus, Dan Savage s’est ainsi associé à Justin Lehmiller et David Ley pour réaliser une étude concernant les fantasmes et les expériences candaulistes chez près de 580 hommes gay.

Leurs résultats suggèrent que s’il existe des similitudes entre la façon dont les hommes homosexuels et hétérosexuels perçoivent le candaulisme, il y a aussi de nettes différences. Ainsi, les thèmes interraciaux et BDSM ne semblent pas être aussi fréquents dans les fantasmes candaulistes des hommes homosexuels que chez les hommes hétérosexuels. Enfin parfois les motivations qui se cachent derrière ces fantasmes peuvent être également différentes.

Une des raisons pour lesquelles les hommes hétérosexuels sont excités à l’idée de mettre en place des pratiques candaulistes avec leurs partenaires est qu’ils ont tendance à considérer cet acte comme un tabou. « Dans une société ou une culture qui idéalise la monogamie, le fantasme candaulisme, l’idée d’être cocu est une forme narrative très actuelle qui permet aux gens de plus facilement conceptualiser leurs fantasmes sexuels », déclare David Ley.

Mais cela peut ne pas être une logique qui s’applique à tous. « Pour les hommes homosexuels, le candaulisme n’est pas aussi tabou, car la norme de la monogamie à vie n’est pas si forte dans la communauté LGBT ; cependant, elle peut toujours être excitante pour un certain nombre d’autres raisons », déclare Justin Lehmiller.

Par exemple, les fantasmes qui tournent autour du voyeurisme et du sexe en groupe peuvent facilement cohabiter avec une pratique candauliste chez ces personnes. « C’est un désir sexuel qui peut être facilement personnalisé. Il peut ainsi répondre à un large éventail de besoins et de désirs sexuels, qu’il s’agisse de tabou, de nouveauté, de voyeurisme ou de bien d’autres choses », ajoute-t-il.

Et l’aspect émotionnel qui entoure le fait de voir votre partenaire avec quelqu’un d’autre peut s’additionner à cette fonction d’activation, explique Dan Savage. « Quand il y a un brin d’humiliation, de dégradation ou de déni dans la complicité candauliste, c’est plutôt du candaulisme coloré de cuckolding », ajoute-t-il. « Notre fantasmatique érotique a la fabuleuse capacité de transformer des fruits dont on peut avoir honte en une délicieuse boisson aux notes épicées. »

En tant que sexologue, l’une des conclusions les plus intrigantes de cette étude concerne l’impact du candaulisme sur la relation.

« Dans l’ensemble, nos recherches ont révélé que, dans la majorité des cas le candaulisme avait tendance à être un fantasme et un comportement positifs", déclare David Ley. "Cela ne semble pas être la preuve d’une perturbation quelconque, d’une relation malsaine ou le fruit du mépris de son partenaire. »
Mais il y a une mise en garde importante à faire, a ajouté Justin Lehmiller.

« Nous avons relevé plusieurs traits de personnalité qui prédisent une expérience plus positive des fantasmes candaulistes. En effet, pour ceux qui souffrent d’anxiété relationnelle ou de blessure d’abandon, qui manquent d’estime de soi et qui ne sont pas à l’aise pour communiquer, qui ne sont pas des planificateurs attentifs et minutieux, la fantasmatique candauliste qui se voudrait consensuelle et dépourvue de monogamie pourrait très bien être une expérience négative », nous précise-t-il.
« En d’autres termes, toutes les personnes qui fantasment le candaulisme n’ont pas forcément les capacités, les aptitudes pour passer à l’acte. » Il n’y a là rien de réducteur.

N’oubliez pas que parfois, le simple fait de partager une pensée coquine peut être suffisamment stimulant - vous n’avez pas forcément à réaliser votre fantasme. Si vous envisagez de réaliser un fantasme candauliste avec votre partenaire, cela vaut la peine de prendre du recul avant de passer à l’acte. Il est bon de s’assurer que votre relation de couple est en bonne santé et que vous avez-vous êtes tous deux suffisamment aguerris en termes de communication et de complicité sexuelle.

« Pour les hommes et les couples qui envisagent sérieusement le candaulisme, il est important avant tout qu’ils soient habités d’honnêteté et d’intégrité, avec des facilités dans le domaine de la communication, et qu’il aient de fortes valeurs qui gravitent autour du partage et de l’équité », nous conseil David Ley. « J’ai rencontré des hommes qui trompaient leurs femmes sous couvert de pratiques candaulistes, et cela ne se finissait malheureusement jamais bien. »

Pour les couples qui décident d’aller de l’avant dans le domaine, il est important de bien réaliser les choses. « La réalité concernant la vision de votre partenaire en train de vivre une relation sexuelle avec quelqu’un d’autre sous vos yeux - ou de savoir qu’elle le fait, si vous n’y êtes pas - est souvent très différente de ce que vous avez fantasmé. Cela peut entraîner de puissantes émotions parfois difficiles à canaliser. Il est alors particulièrement important de continuer à parler et communiquer entre vous deux », déclare Dan Savage. « Cela étant dit, les bénéfices de ce types de pratiques peuvent être extrêmement profitables pour les couples qui parviennent à intégrer le candaulisme dans leurs relations de couple. »

Précisons que cet article est une traduction de l’article écrit par Ian Kerner, CNN qui est psychothérapeute agréée et conseiller en sexualité à New York.

4 commentaires

Le candaulisme peut être positif pour certains couples selon les dernières études américaines

Par Candaule le 5 mai 2019

Merci LEFOU, votre commentaire sera sans nul doute vraiment utile pour tous ceux qui s’essayent à notre pratique et dieu sait que nous sommes de plus en plus nombreux à trouver naturel que Madame puisse s’épanouir avec d’autres et ainsi contribuer à renforcer la complicité et la libido du couple.

Le candaulisme peut être positif pour certains couples selon les dernières études américaines

Par Lefou le 3 mai 2019

Je ne sais pas pour TONY mais ce fut compliqué pour moi. Malgré nos premières expériences réussis avec mon meilleur ami puis un autre proche, une fois éloigné et plusieurs mois de retour à la normalité, l’envie de nous amusez de nouveau ne fut pas simple à gérer de mon côté. Une brève visite de mon ami et complice avec sa nouvelle femme qui ne savait rien, n’avait fait que ranimé les envies de mon épouse. Quelques instants volés avec son apollon ne l’ayant pas rassasié mais bien excité.
Il s’en est suivi des envies d’amusement suivant ses termes et nous avons réussi à en parlé ouvertement en dehors de nos ébats. Comme tout le monde le sais, en parler et fantasmer pendant l’acte, se remémorer des instants et en jouir c’est facile. Une fois la période réfractaire puis à la lumière du jour et de la bienséance c’est un autre débat. En amoureux, au restaurant, notre fille entre les mains de la baby-sitter, alors que je ne m’y attendait pas, elle me glissa : Nous pourrions nous amusez de nouveau ? Connaissant sa jalousie envers moi, j’ai tout de suite compris et j’ai accepté, J’ai émis des hypothèses tellement nous étions emballés tout les deux, d’autant plus qu’elle avait de multiples prétendants. Mais cette fois-ci, elle m’a juste demandé un peu plus de liberté. Cette fois-ci elle dominait et je me suis senti très mal. En fait elle avait toujours dominer et l’offrir à mon pote alors qu’il la sautait déjà me paru plus difficile à revivre dans ces circonstances. Je revoyais sa mine surprise et innocente lorsque je proposais notre premier plan à trois. Le point culminant fut lorsque je dus garder notre fille pour la voir sortir à Cannes dans une tenue délicieuse ... je suis fière de l’avoir laissé aller à ce premier rendez vous, d’en avoir eu le courage... ce fut difficile au début mais notre amour a l’époque fut suffisant et je me souviens de branlettes mémorables dans ces instants !

Le candaulisme peut être positif pour certains couples selon les dernières études américaines

Par Candaule le 30 avril 2019

Effectivement TONY, c’est bien cette complicité qui nourrit le couple candauliste.
Cependant, je soupçonne que cela n’a pas toujours été tout rose et que vous avez su apprivoiser les émotions par un exercice sans faille de la communication.... Je me trompe ?

Le candaulisme peut être positif pour certains couples selon les dernières études américaines

Par Tony86 le 30 avril 2019

Je confirme. Le couple que nous formons avec S fonctionne plutôt bien depuis plusieurs années, mais depuis que nous sommes lancés dans le candaulisme, nous connaissons un regain de désir, de galipettes, de discussions, de confidences intimes... C’est particulièrement vif après une rencontre avec un ou plusieurs hommes (et leurs q...) : S s’en délecte pendant plusieurs jours, lors de plusieurs séances de baise avec moi, plusieurs conversations... Elle m’a même demandé récemment de la laisser savourer dans sa tête une récente partie avec un beau trentenaire dont elle s’est occupée avec beaucoup de soin et qui l’a laissé pantelante après un orgasme fou... Le plus étonnant, c’est que c’est elle qui m’en reparle (je précise qu’elle ne rencontre jamais deux fois le même amant), qui me raconte ses sensations, qui donne les détails avec le sourire, avec innocence et une certaine perversité (sur le mode "M, il était bien membré ! Je n’arrivais pas rentrer toute sa q dans la bouche..."). J’adore !